SANTÉ DES FEMMES

Prévention du cancer du col de l’utérus

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Cancer du col de l'utérus
Le cancer du col de l’utérus est un cancer fréquent chez la femme. Il peut apparaître à tout âge à partir de 25 ans. Pourtant, un vaccin existe et permet de d’éviter deux tiers des cancers du col de l’utérus.

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Le cancer du col de l’utérus, de quoi s'agit-il ?

Ce cancer, provoqué par le HPV (Human Papilloma Virus), touche près de 3000 femmes par an en France. L’infection par un Papillomavirus est très courante. Il est estimé que 80% des hommes et des femmes auraient été infectés au moins une fois dans leur vie. La plupart du temps, le virus disparaît spontanément. En revanche, dans environ 10% des cas, le virus persiste au niveau de la muqueuse du col utérin. Il peut alors créer des modifications des cellules de la muqueuse. On parle dans ce cas de lésions précancéreuses qui peuvent potentiellement évoluer vers un cancer du col de l’utérus. Le papillomavirus humain (HPV) est un virus qui se transmet par le contact sexuel de toute sorte (pénétration, contact buccogénital, caresse génitale).

Il existe plusieurs types de Papillomavirus et 13 d'entre eux sont cancérigènes. Ce sont les virus HPV16 et HPV18 qui provoquent 70% des cancers du col de l’utérus. S’il est pris à temps, le cancer du col de l’utérus est de bon pronostic.

Quels sont les symptômes du cancer du col de l'utérus ?

Le cancer du col de l’utérus à un stade précoce est asymptomatique. La réalisation régulière de dépistages est donc indispensable pour en faire le diagnostic. Généralement, les symptômes apparaissent une fois que la tumeur se développe dans les tissus et les organes voisins. Parmi les symptômes les plus fréquents, on trouve :

  • Des saignements survenant après les rapports sexuels : c’est le principal symptôme d’alerte d’un cancer de l’utérus. Si vous rencontrez ce symptôme de façon régulière, consultez votre médecin traitant rapidement.
  • Des saignements abondants en dehors des règles ;
  • Des pertes vaginales inhabituelles ou plus abondantes ;
  • Des douleurs pelviennes ou du bas du dos ;
  • Des difficultés à uriner ;
  • Des douleurs lors de rapports sexuels (dyspareunie).

Comment détecter le cancer du col de l’utérus ?

Le cancer du col de l’utérus évolue lentement sans déclencher de symptômes aigus... La plupart du temps c’est le dépistage qui permet de découvrir les cellules cancéreuses. Lorsque le dépistage n’est pas fait régulièrement, ce sont des symptômes comme des douleurs pelviennes, signe d’un cancer plus avancé, qui permettent de suspecter le cancer du col de l’utérus.

Comment prévenir le cancer du col de l’utérus ?

Quels sont les facteurs de risque ?

Le cancer du col de l’utérus est provoqué par le papillomavirus humain (HPV). En plus de l’exposition au papillomavirus, d’autres facteurs viennent augmenter le risque de ce cancer :

  • Le tabagisme favorise la persistance du papillomavirus au sein du col de l’utérus ;
  • Un traitement immunosuppresseur qui abaisse les défenses immunitaires et rend l’organisme plus vulnérable aux infections ;
  • L’utilisation prolongée de contraceptifs hormonaux ;
  • L’infection par le VIH qui entraîne un affaiblissement du système immunitaires ;
  • Des antécédents d’infections sexuellement transmissibles notamment la chlamydia et l’herpès.

Se faire vacciner contre le papillomavirus

La vaccination contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) est recommandée chez tous les adolescents de 11 à 14 ans. Un rattrapage est possible pour les adolescents et jeunes adultes de 15 à 19 ans révolus.

Pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, la vaccination est recommandée jusqu’à 26 ans révolus.

Pratiquée avant le début de la vie sexuelle, l'efficacité de ce vaccin est proche de 100%. En revanche, lorsque la vaccination est effectuée après le premier rapport sexuel, la protection est un peu moins bonne car une contamination est déjà possible.

La vaccination peut être effectuée par un médecin, un pharmacien ou une sage-femme. Selon l’âge au moment de la vaccination, 2 à 3 doses sont nécessaires.

Se faire dépister : une nécessité malgré le vaccin

La vaccination ne protège pas contre tous les HPV en cause du cancer du col de l’utérus, c’est pourquoi le dépistage régulier reste indispensable même chez les femmes vaccinées.

Le dépistage est recommandé chez toutes les femmes de 25 ans à 65 ans et se réalise par frottis du col de l’utérus (ou frottis cervico utérin). Il s’agit d’un prélèvement rapide et indolore réalisé lors d’un examen médical dans le but de recueillir des cellules du col de l’utérus. Cet examen peut être réalisé par un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme.

Le dépistage par frottis s’adresse également aux femmes vaccinées contre le papillomavirus.

De 25 à 29 ans

Dans cette tranche d’âge, l’objectif est de prélever des cellules du col de l’utérus afin de faire un examen cytologique (visualiser l’aspect des cellules au microscope). Si l’analyse révèle des éléments anormaux, d’autres examens médicaux seront nécessaires. Deux frottis espacés d’un an sont recommandés à partir de 25 ans puis tous les 3 ans en cas de résultats normaux.

A partir de 30 ans

Depuis 2020, en France, le test HPV est recommandé en première intention chez les femmes de plus de 30 ans, et ce tous les 5 ans si le test est négatif. Avant 30 ans, c’est encore l’analyse cytologique qui reste privilégié car les infections à HPV sont plus fréquentes avant 30 ans et la plupart disparaissent spontanément sans provoquer de lésions.

Quelle est la différence entre un examen cytologique et un test HPV ?

Traditionnellement, le dépistage reposait sur un examen cytologique, c’est-à-dire l’analyse au microscope des cellules prélevées au niveau du col de l’utérus pour repérer d’éventuelles anomalies cellulaires.

Le test HPV consiste à rechercher la présence du matériel génétique du virus HPV dans les cellules du col de l’utérus. Contrairement à l’examen cytologique qui analyse les cellules, le test HPV cherche à détecter directement le virus.

Le prélèvement des cellules du col de l’utérus peut, dans certains cas, être fait par la patiente elle-même.

Que signifie un résultat positif ?

Un test HPV positif ne signifie pas que vous avez un cancer du col de l'utérus. Cela indique simplement que le virus est présent dans les cellules du col. Dans ce cas, une analyse cytologique est proposée.

Pourquoi ce changement de stratégie ?

Le test HPV, s’il est négatif, signifie que le virus est absent de l’organisme et qu’un cancer du col de l’utérus ne peut pas se développer. En espaçant les intervalles de dépistage lorsqu’il est négatif (un test tous les 5 ans), cette stratégie vise à mieux prévenir le développement du cancer tout en limitant les examens inutiles.

Le dépistage reste essentiel, même après la vaccination

Même en étant vaccinée contre le papillomavirus, le dépistage régulier reste indispensable. En effet, la vaccination ne protège pas à 100% du développement d’un cancer. Un suivi régulier reste donc nécessaire pour toutes les femmes entre 25 et 65 ans.

Comprendre les différents types de lésions précancéreuses du col de l’utérus

Avant de se transformer en cancer, les cellules du col de l’utérus passe par un stade précancéreux. Mieux connaître ces lésions permet de comprendre l’importance du dépistage et d’une prise en charge précoce.

Que sont les lésions précancéreuses ?

Les lésions précancéreuses sont des anomalies des cellules qui peuvent évoluer vers un cancer si elles ne sont pas détectées et traitées à temps. Elles résultent d’une infection persistante par certains types de papillomavirus humains (HPV).

Ces lésions sont généralement silencieuses, sans symptôme apparent. C’est pourquoi le dépistage régulier par frottis ou test HPV est essentiel pour les repérer à un stade précoce.

Les différents types de lésions précancéreuses

Les anomalies des cellules du col de l’utérus sont classées selon leur degré de gravité :

  • Lésions de bas grade (CIN 1) (ou LSIL en anglais) : Ces lésions indiquent des changements légers dans les cellules. Dans la majorité des cas, elles régressent spontanément sans traitement. Une surveillance régulière est souvent suffisante.

  • Lésions de haut grade (CIN 2 et CIN 3) (ou HSIL en anglais): Ici, les modifications cellulaires sont plus importantes. Le risque d’évolution vers un cancer est plus élevé si aucune prise en charge n’est réalisée. Un traitement local est alors proposé pour retirer les cellules anormales.

Pourquoi est-il important de détecter ces lésions ?

Identifier une lésion précancéreuse permet d'intervenir avant que des cellules cancéreuses ne se développent. Grâce au dépistage et aux traitements précoces, la grande majorité des lésions précancéreuses du col de l’utérus peuvent être soignées sans séquelles.

Un suivi médical adapté et un dépistage régulier sont vos meilleurs alliés pour préserver votre santé.

Quels sont les traitements possibles ?

Lorsque les cellules cancéreuses sont détectées tôt, il est plus simple de mener un traitement local qui permettra une guérison. La guérison est quasi systématique lorsqu’il s’agit d’une prise en charge pré-cancéreuse. Le traitement correspond à une opération chirurgicale pour retirer la partie du col de l’utérus portant des lésions. C’est une opération qui n’empêche pas une éventuelle grossesse. En revanche, en cas de grossesse, une surveillance particulière sera nécessaire.

A des stades plus avancés du cancer de l’utérus, plusieurs traitements seront possibles :

  • La chirurgie : il s’agit d’une ablation totale du col, et parfois de l’utérus, des ganglions pelviens et des ovaires.
  • La radiothérapie : l’objectif est d’utiliser des rayons X pour détruire les cellules cancéreuses.
  • La chimiothérapie : administration de médicaments par voie sanguine pour détruire les cellules cancéreuses
  • Des traitements combinant la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie peuvent être utilisés.

Après un traitement de ce type, un suivi au long terme est organisé pour éviter une récidive ou un autre cancer au niveau des organes proches.


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